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Last modified by Ludovic Dubost on 2021/02/05 15:47

Supercharge your collaboration with an Open Source Wiki

At FOSDEM 2017 I had the talk "Supercharge your collaboration with an Open Source Wiki and stop using closed source like Atlassian Confluence". Here are the slides and the video of this talk.

#REZIST

Suite à cet article de mediapart montrant en exemple la résistance de la rue en Roumanie (mais aussi en Islande ou au Bresil), indiquant qu'en France l'indignation ne suffit plus face aux affaires (Cahuzac, Sarkozy, Fillon, Balkany), j'ai décidé de changer ma photo de profil en réutilisant le #rezist utilisé en Roumanie. Ceci me permet au passage de faire un hommage à mes amis en Roumanie qui sont allés dans la rue pour défendre leurs idées.

Les contrats Open-Bar bloquent le développement des PMEs françaises du logiciel

L'émission Cash Investigation du 18 Octobre a traité le sujet du contrat OpenBar de Microsoft avec le Ministère de la Défense, denoncé depuis des années par l'April.

Je suis heureux de voir cette émission, car XWiki, éditeur de logiciel libre de partage d'informations, se trouve confronté à ce type de contrats (pas seulement par Microsoft) qui nous bloquent régulièrement et nous empèche d'accéder à des marchés (publics et privés). Qui plus est quand on regarde de plus près, on voit que cela se fait au détriment de la concurrence, au détriment du client qui fini par payer plus cher la solution "Open Bar", et au détriment des utilisateurs des logiciels qui ont un moins bon service.

Si l'émission Cash Investigation a traité les contrats Open Bar sur l'aspect du prix et sur l'aspect de la sécurité informatique, elle n'a pas mentionnée:

- la distorsion de concurrence, en particulier vis à vis d'acteurs locaux et PMEs;
- l'insatisfaction d'utilisateurs face aux solutions imposées;
- le fait que cela existe aussi dans les entreprises et pas seulement au Ministère de la Défense et dans les services publics;
- l'effet "bundle" qui permet à Microsoft de pousser des nouveaux produits, de leur créer une base installée, sans mise en concurrence.

J'en profite donc pour relater mon experience et ma vision des contrats Open Bar qui empêche l'entrée de solutions concurrentes et en particulier Françaises (libres et non libres) aussi bien dans des entreprises publiques et dans les entreprises privées.

Qu'est-ce qu'un contrat Open-Bar

Un contrat Open Bar est un contrat négocié à prix fixe pour une période données (3 ans le plus souvent), permettant l'usage d'un ensemble de logiciels d'un fournisseur (Microsoft dans l'émission Cash Investigation) de façon illimitée. Dans le cas de Microsoft, cela veut dire, potentiellement beaucoup de logiciels, dont certains ou les entreprises concurrentes peuvent être des PMEs, françaises ou européennes par exemple.

Comme ça, ça à l'air sympa ! Open-Bar ! Mais comme pour l'Open-bar en soirée, le reveil est plus dur.

Quel est le piège de l'Open-Bar

Le piège est très simple. Au bout des 3 ans on fait les comptes. On regarde l'usage effectif, on fait une belle feuille de calcul (avec Excel puisqu'il est "gratuit"), on multiplie par les prix publics et on présente la note pour les 3 ans à venir, forcement largement plus chère que le contrat précédent. Mais comme le fournisseur est sympa il fait une petite réduction. Bien sûr on n'est pas obligé de signer, puisqu'il suffit de désinstaller tous les logiciels qui ont été installés pendant les 3 ans. Ah ben non, bien sûr, cela ne va pas être possible, on ne peut pas déinstaller des logiciels qui sont utilisés au jour le jour. Bon bien merci pour la réduction. On va renouveler comme ça, mais n'oubliez pas de nous inviter à la conférence à Las Vegas, ou encore mieux à la finale de l'EURO 2016.

Combien ça coûte un contrat Open-Bar

L'émission de Cash investigation à indiqué, dans le cas du contrat du Ministère de la Défense, le chiffre de 80MEuros pour le premier contrat de trois ans, et de 120MEuros pour le second contrat, soit 50% d'augmentation entre les deux contrats. C'est bien sûr la que ça coince. Le client est clairement en position de faiblesse, incapable ni de négocier réellement, ni de sortir du contrat. Le piège s'est refermé. Bien sûr on va se rassurer sur le fait qu'un seul fournisseur pour tous les logiciels, c'est plus simple et on espère qu'on fait des économies d'échelle et de gestion. Enfin on espère. Mais c'est sans compter sur les effets de bords de ces contrats, qui sont ceux qui concernent les PMEs concurrentes mais aussi les utilisateurs.

La distorsion de concurrence

C'est la, qu'une société comme XWiki, mais aussi des centaines d'éditeurs logiciels rien qu'en France, sont concernés par les contrats Open-Bar. Ceux-ci bloquent la concurrence et les effets sont désastreux aussi bien pour les concurrents que pour les clients eux-mêmes.

1/ Un département de l'entreprise à un besoin et regarde les solutions possibles.
2/ Il sélectionne quelques entreprises qui ont une solution qui semble bien adaptée.
3/ Il évalue le prix des solutions et la solution qui serait livrée en final.
4/ Il en parle à son département IT, qui lui indique qu'un logiciel Microsoft pourrait faire l'affaire, et celle-ci est "gratuite" (puisqu'Open-Bar).
5/ L'analyse montre que la solution est loin d'être idéale et pourrait avoir des coûts non-négligeables de services, plus importants que les services nécéssaires pour les solutions concurrentes.
6/ Le prix global des fournisseurs exterieurs (incluant prix du logiciel ou support pour les logiciel Open-Source), reste quand même plus cher, du fait de la "gratuité" supposée du logiciel "Open-Bar".
7/ De plus jamais le prix des logiciels "Open-Bar" ne seront directement facturés au services les utilisants, étant inclus dans un budget de fonctionnement global réparti au pro-rata des employés.
8/ Par contre le prix des logiciels et support concurrents sont directement supportés par le département utilisateur, si celui-ci souhaite réellement s'engager pour utiliser un "logiciel non-standard".
9/ Le département IT insiste fortement pour utiliser la solution "standard" entreprise malgré ses déficiences.
10/ Le client choisit la solution Open-Bar malgré le fait que cela ne répond pas aussi bien aux besoins et que les services sont plus chers.
11/ Au renouvellement du contrat Open-Bar, l'usage du logiciel est pris en compte, le tarif du logiciel peut être largement plus cher que les solutions concurrentes, même avec les discounts.
12/ Le prix global du projet peut être multipliés par 2, 3 voir 5 en final (le prix de la licence n'est pas négociée face à une solution concurrente)
13/ l'utilisateur final n'est pas satisfait car le logiciel n'était pas le meilleur, générant potentiellement d'autres sur-coûts.
13/ Tout cela c'est passé sans mise en concurrence sur le projet particulier dans le cas d'une entreprise publique.
14/ Les entreprises concurrentes et françaises en particulier n'ont pas eu le contrat, bloquant l'emergence de solutions concurrentes, renforcant la domination de l'acteur existant.

Ce cas est un cas presque "idéal" ou une solution concurrente a été un temps envisagée, mais la grande majorité des cas sera de ne même pas regarder les solutions concurrentes et de prendre dans le "pack", puisque c'est "gratuit".

Ce scénario, nous l'avons déjà vécu chez XWiki, alors que nous avions des utilisateurs finaux qui souhaitaient notre solution.

Que faut-il faire ?

Tout d'abord les entreprises doivent faire beaucoup plus attention à ces contrats qui sont faussement avantageux. Lors du choix d'une solution pour un projet, il ne doivent pas considérer dans leur analyse que le logiciel "Open-Bar" est "gratuit" et effectivement prendre en compte le coût futur.

Du côté marché public, si remettre en cause juridiquement cette pratique n'est pas possible (ce que je ne sais pas), les acheteurs doivent effectivement être vigilants car effectivement ils ne sont pas gagnants en final.

De façon générale il doit aussi y avoir une prise de conscience vis à vis des acteurs locaux et comprendre qu'acheter une pack complets de logiciel d'un coup pose un problème évident de concurrence et n'est pas dans l'interêt des clients à long terme. Ceux-ci doivent privilegier les standards et l'interopérabilité permettant d'utiliser des logiciels d'acteurs différents qui fonctionnent bien ensemble. Une stratégie long terme doit être mise en oeuvre afin de créer les conditions d'un marché concurrentiel. 

Et bien sûr comme la Gendarmerie, dont le cas à été montré dans le reportage, les entreprises peuvent se diriger vers les logiciels libres qui sont une solution, cependant sans oublier de contribuer au financement ou au développement des ces logiciels, comme je l'ai déjà évoqué dans d'autres contextes:

http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2013/10/22/cercle_82665.htm
http://linuxfr.org/news/vivre-du-logiciel-libre-ludovic-dubost-nous-parle-de-sa-societe-xwiki-sas

Pourquoi je soutiens la campagne d'Emmanuel Macron ?

Cet article est aussi publié sur medium.

J’ai plutôt tendance à être discret sur mes opinions politiques même si elle peuvent sûrement être vues dans certains de mes tweets et quelques articles de blog, et aussi si je n’ai pas caché une certaine aversion pour le comportement et le discours de Nicolas Sarkozy, ayant naturellement voté pour François Hollande, pour autant sans énorme enthousiasme:

Les anciens présidents

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy représente pour moi le summum de l’ego-centrisme politique, qui m’hérisse le poil à chaque fois que le vois apparaître, et son copinage avec les riches et les stars ne laisse pas de doute sur ses priorités. Sur le plan économique, si son quinquennat a été pendant la crise des sub-prime, cela n’enlève en rien son rôle sur l’explosion de la dette tout en ayant peu d’effets positifs sur la majorité des français y compris les plus démunis.

Hollande et les valeurs progressistes

Du côté de François Hollande, face à Nicolas Sarkozy, j’étais convaincu qu’il serait moins antagonisant pour la société Française et que son programme de centre-gauche nettement moins pire qu’une vision de droite conservatrice au service des riches, la vision populiste et nationaliste de l’extreme droite, et les risques d’un programme de gauche forte de nous voir déconnecté de la réalité de la compétition fiscale et économique internationale. Par ailleurs j’espérais que les valeurs de gauche seraient la au niveau de la société civile et de la sécurité.

C’est d’ailleurs sur les valeurs de gauche que j’ai été le plus déçu. Le quinquennat a bien commencé avec le “Mariage pour Tous”, qui est une avancée progressiste malheureusement combattue trop fortement par certains par un triste aveuglement ancré dans des valeurs d’un autre temps. Il est d’ailleurs inquiétant de voir un candidat majeur François Fillon être soutenu par “Sens Commun”, l’association issue du mouvement contre la loi “Mariage pour Tous”. Cependant après cela et la politique sécuritaire suite aux attentats est pour loin des valeurs de gauche. En lieu et place de courage politique, en expliquant aux Français que renoncer à nos valeurs de liberté est le meilleur moyen de faire gagner les terroristes, le gouvernement a régulièrement voté et présenté des textes portant atteinte à nos libertés fondamentales, à commencer par l’Etat d’Urgence décrété le 13 Novembre 2015 et toujours en place (voté jusqu’au 15 Juillet 2017) et en passant par le projet de déchéance de nationalité aussi scandaleux qu’inutile. Tant que ces mécanismes sont en place dans une démocratie fonctionnant bien, certains sont efficaces mais d’autres mécanismes sont sans effet, et tous mettent en danger notre démocratie en cas d’arrivée au pouvoir d’un président ou parti non respectueux des institutions de notre pays. Pour parler geek, le parlement à lui même installé un “rootkit” ! Croisons les doigts.

Hollande et l’économie

Sur le plan économique mon sentiment est qu’on a eu un programme de centre droit gestionnaire peu ambitieux. Peut-être n’était-il pas possible de faire mieux dans le contexte international, mais justement ce qui me déçoit le plus est la communication. Pour moi un président de Gauche peut faire ce type de politique économique si c’est ce qui permet le meilleur résultat pour la majorité de nos concitoyens y compris les plus démunis, mais s’il ne peut pas aller plus loin il doit l’expliquer et prendre position internationalement sur ce qui empêche d’aller plus loin.

Personnellement je suis convaincu que ce n’est pas qu’en France qu’il faut militer pour un monde plus juste mais aussi dans les autres pays. Il faut aussi expliquer que si nous sommes en concurrence avec des pays plus pauvres que nous, ceux-ci ont aussi le droit et le besoin de gagner des parts de marchés. C’est aussi en expliquant que la solidarité est un besoin mondial et non uniquement national, que nous pourrons faire comprendre la nécessité pour les très riches et aussi les cadres supérieurs de payer les impôts permettant la solidarité avec les plus démunis d’entre nous ne pouvant pas être compétitif au SMIC avec un travailleur chinois ou roumain, mais pour autant ayant besoin d’un salaire décent pour vivre en France. C’est aussi en expliquant un peu plus haut et fort, que si le système fiscal international permet aux entreprises les plus riches de la planète (suivez mon regard vers la petite Pomme) d’échapper à l’impôt aussi facilement nous allons vers un monde ou la seule façon d’avoir du succès sera d’être le libérateur fiscal du voisin, ce qui forcement ne va pas coller pour tout le monde. La France doit rester un pays compétitif et attirant pour tous (riches et pauvres), mais la France doit aussi montrer la voie.

La proportionelle

Par ailleurs, les deux derniers Présidents ont tous les deux douchés un de mes espoirs pour la politique en France, qui est de voir revenir la proportionnelle (pour 50% du parlement). Ils avaient tous les deux promis une part de proportionnelle en 2007 et 2012, et discrètement ont abandonné la mesure. Sarkozy ayant même fait très fort, en re-promettant en 2012 ce qu’il avait promis en 2007. Je vais revenir sur pourquoi je trouve important le retour de la proportionnelle et ce avec l’entrée au parlement massive du Front National bien que ce parti est bien évidement à l’opposé de mes idées et valeurs.

Emmanuel Macron

Comment je me suis documenté

Aujourd’hui, j’ai décidé de changer cela et de soutenir activement la campagne d’Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle.

Comme tout le monde, j’ai entendu parlé de Macron par la télévision et la presse, comme un personnage plaisant aux médias, clairement “bankable”, et je m’étais fait une idée superficielle de sa candidature: je le voyais dans la ligne du gouvernement actuel, ambitieux pressé d’arriver au pouvoir. Je n’avais pas regardé son discours de plus près. J’avais juste entendu dire que sa conviction et méthode de médiation semblait très efficace. Assez occupé cette année (comme d’habitude) par XWiki, je n’avais pas trop le temps et je nourrissais assez peu d’espoir pour cette présidentielle.

En Novembre, en discutant de la primaire de droite, un ami (Yves) me faisait regarder une interview video d’Emmanuel Macron et le discours m’a d’emblée attiré. J’ai donc décidé de creuser un peu et de me documenter sur l’homme, le mouvement, la démarche et les idées. J’ai acheté son livre dans une petite librairie un Dimanche et regardé des vidéos en ligne: 3h de questions/réponses sur Mediapart et la France qui subit à Strasbourg.

Quel candidat ? Quelles idées ?

Et là je dois dire que j’ai découvert un candidat différent de ce que j’imaginais initialement. La première chose que j’ai vu dans les vidéos c’est qu’Emmanuel Macron a quelque chose de plus. J’ai été surpris par l’étendue des sujets qu’il maitrise, par la technicité de ses réponses, et j’ai trouvé qu’il semblait patient pour expliquer et re-expliquer (ce qui me semble primordial pour le futur) et qu’il faisait cela sans arrogance. J’ai ressenti dans son discours une maitrise des sujets économiques, et une lucidité sur la situation, et une place importante portée à la situation des français démunis. Bien sûr, on lui reproche d’avoir travaillé dans une banque d’affaires, peut-être est-il téléguidé pour planter la gauche. Quoiqu’il en soit en moins de 6 mois le mouvement “En Marche” a réussi à rallier un grand nombre de partisans.

Le clivage droite-gauche

Sur le point le plus important: les idées, l’aspect qui m’intéresse tout particulièrement chez Emmanuel Macron est la volonté de casser le clivage droite-gauche.

Personnellement je ne me suis jamais reconnu dans ce clivage. Si vouloir la liberté d’entreprendre et la concurrence au lieu de corporatismes est de droite alors je suis de droite. Si vouloir que les employeurs payent des charges et les individus des impôts et en particulier importants quand ils sont riches est être de gauche, alors je suis de gauche. Si être contre la mariage pour tous est de droite, alors clairement je ne suis pas de droite. Si vouloir maintenir des administration publiques inutiles et inefficaces est de gauche, alors je ne suis pas de gauche. Si croire qu’imposer des règles à toute les entreprises au moindre abus d’une grande entreprise est être de gauche, alors je ne suis pas de gauche. Si avoir de la solidarité avec les migrants est être de gauche, alors je suis de gauche. Si penser que l’égalité des chances est déjà là et qu’il suffit de bosser pour réussir quelque soit son origine sociale, c’est être de droite, alors je ne suis pas de droite. Si penser que la liberté d’entreprendre est une opportunité pour tous c’est être de droite, alors je dois être de droite. Si penser que le capitalisme ne marche pas comme il faut c’est être de gauche alors je suis de gauche. Si penser que les marchés ne devraient pas exister est de gauche alors je ne suis pas de gauche !

La proportionnelle

Dans ses propositions, Macron parle de remettre une part de proportionnelle, ce qui est un point que je trouve particulièrement important. En effet pour moi c’est le système actuel, maintenu par peur du Front National, qui sclérose notre système politique. Avec le système majoritaire, nous avons deux partis qui n’évoluent pas et qui contrôlent tout. Toute politique qui tente de sortir de ce clivage est marginalisée. Seule l’élection présidentielle permet de “tenter” un coup mais si ensuite on refuse la main tendue par le leader d’un des deux partis dominant, le résultat est immédiat: plus de députés, plus de financement. Bayrou en a fait l’experience avec presque 20% à la présidentielle, il n’a eu que 2 députés au parlement et son parti a implosé. Bien sûr on va expliquer que la France sous la 4ème république est ingouvernable et on continue à attendre un homme providentiel qui ne peut pas venir et surtout qui sera un jeune de 55 ans qui aura gravi les échelons d’un des partis dominant. L’absence de renouvellement, c’est la place aux arrangements politiques et aux copinages, aux Balkany qui sont encore membre des Républicains et élus alors qu’il y a suffisamment d’éléments pour les exclure préventivement.

L’arrivée du Front National en force aux élections, du fait de la perte de crédibilité des partis dominants bloqués dans ce système, aggrave encore la situation. L’élection 2017 va se jouer au 1er Tour et non au second, symbole ultime de l’absurdité du système de vote (je pourrais vous faire un article complet sur les Votes de Condorcet dont la mention majoritaire utilisée par la Primaire Citoyenne, initiative très intéressante mais n’ayant à mon sens pas assez rassemblée). Les Primaires sont dans ce contexte encore plus absurdes envoyant dans le cas de la Primaire de droite un candidat fortement à droite. Pour la primaire de gauche il reste à savoir si les militants vont faire un choix sur les idées (en envoyant un candidat fortement à gauche) ou sur la tactiques politique (avec un candidat plus au centre). Dans un cas comme dans l’autre la question du premier tour sera tactique et les Français ne pourrons pas choisir leur meilleur candidat mais devront voter utile en fonction de sondages. Si Macron est élu, pourra-t-il ou voudra-t-il tenir cette promesse d’introduire une part de proportionnelle, on ne le sait pas, mais quoiqu’il en soit le diagnostic fait par lui sur ce sujet rejoint mon opinion.

La technologie

Par ailleurs, entrepreneur dans la Technologie, je suis convaincu que la technologie est une opportunité immense pour l’humanité et pour tout le monde, mais en même temps combiné au système capitaliste régulé par les règles actuelles, elle risque très fortement, au mieux de profiter massivement aux plus riches en laissant les autres là où ils sont, ou au pire de faire imploser le système. La Démocratie, L’Economie de marché et l’Innovation ont apporté au cours du 20ème siècle des progrès immenses permettant d’améliorer la vie de beaucoup d’humains, certains en profitant plus que d’autres tandis que certains sont restés au bord de l’autoroute (si elle existe dans leur pays), y compris en France. Il n’est pas plus acceptable de continuer à laisser autant d’humains en France ou ailleurs au bord de la route du progrès, que de voir notre système démocratique partager aussi in-équitablement les richesses créées. C’est d’autant plus inacceptable que beaucoup d’indicateurs montrent que la situation empire et donc que les choses ne vont pas dans le bon sens. L’élection de Trump aux USA et la montée des populismes ailleurs, est un signe du mur vers lequel nous allons.

C’est aussi cette vision qui m’amène à préférer développer XWiki en Open Source car cela rend accessible notre logiciel à tous et laisse quelque chose partagé, au delà des emplois technologiques que nous créons.

De mon point de vue la technologie va bouleverser un monde significativement inégalitaire. Refuser les innovations et ne pas adapter notre économie à l’innovation n’est pas une solution. Laisser tout faire en n’ayant pas en tête les bouleversements possibles n’est pas une solution non plus. Il faut faire en sorte que la technologie soit au service des humains et non pas au service de l’enrichissement de quelques-uns. Ce problème est un problème de gauche, mais dont la solution demande une compréhension forte de l’économie, des marchés, de la technologie, de l’international. La solution n’est ni de droite ni de gauche.

De l’intelligence

C’est là que je trouve la candidature de Macron intéressante, car il va falloir beaucoup d’intelligence et de technicité pour avancer dans ce monde, et il faudra aussi beaucoup d’éducation pour expliquer et présenter la vision à long terme. Macron propose une vision progressiste et libérale, poussant la valeur “travail”, tout en portant une attention importante à la solidarité et au modèle social Français. Son discours est pragmatique cherchant la meilleure solution avec une analyse technique des solutions possibles. C’est un candidat qui parle aussi d’Europe, ce qui malheureusement manque beaucoup.

Des critiques ?

Bien sûr il y a des critiques venues de gauche ou de droite, “énarque”, “candidat des banques” pour la Gauche dure, à la fois “in-experimenté” et “responsable du programme de Hollande” pour la Droite, “arrogant et ignorant de la vie des Français” pour Martine Aubry. Bien sûr c’est quelqu’un qui a réussi, dans le privé comme dans le public, venu de la Province, rentré à l’ENA, passé par une Banque d’Affaires pendant 2 ans, mais ayant longuement aussi travaillé pour l’Etat. A mon sens on devrait plutôt se féliciter qu’il revienne au service du pays. Être riche ne veut pas dire qu’on n’est pas soucieux des problèmes du monde. Regardons par exemple les actions et paroles de Bill Gates aujourd’hui plutôt que le PDG de Microsoft d’hier. Le plus important en final est la sincérité et les actes. Aujourd’hui je pense que si en France l’Economie peut être mise au service de tous, c’est le seul candidat que je vois capable de le faire. Si il faut convaincre nos partenaires d’avancer ensemble pour un monde plus juste, je le vois capable de le faire.

Forcement Emmanuel Macron n’est pas parfait et on va lui trouver des casseroles plus ou moins bien ficelées. C’est le jeu de la politique. Cependant l’objectif est de choisir le meilleur candidat pour la présidentielle qui porte les changements les plus importants. Pour moi casser le clivage droite-gauche est un de ces changements.

Est-ce qu’il peut gagner ?

En 2017, il faudra choisir, et moi je choisis et soutiens Emmanuel Macron. Je le fais maintenant car demain il sera trop tard. Le choix qu’Emmanuel Macron a fait de jouer en dehors des partis est un choix audacieux et risqué. Aux USA, Trump a pris le parti Républicain pour être élu. En France, Macron aurait pu tenter de prendre le parti socialiste, mais cela aurait été à la fois difficile avec un système de primaire favorisant un candidat fort dans le parti plutôt qu’un candidat qui pourrait rassembler, et incohérent avec sa vision des partis. Maintenant en dehors des partis, avec le FN avec des intentions de votes importantes, un candidat PS, plusieurs candidats d’extreme Gauche, un candidate à droite, un François Bayrou qui n’a pas annoncé sa position, le vote est compliqué. Il faudra atteindre 25% pour passer au second tour. Mais c’est faisable, les sondages le montrent, et si le mouvement En Marche peut continuer à rassembler et le projet d’Emmanuel Macron être expliqué, il peut passer devant Fillon ou encore mieux Marine Le Pen.

Pourquoi soutenir Macron ?

Je vous invite à lire et écouter le programme de Macron et celui des autres candidats de droite comme de gauche.

Amis de droite, convaincus que le marché est libre et juste, il nous faut un Président qui à la fois comprenne l’économie et puisse avoir conscience des inégalités dans notre pays, pas un Président poussé par son parti pour servir uniquement les acteurs économiques et en particulier les plus riches.

Amis de gauche, convaincus que le libéralisme est un gros mot, il y a plus de points communs entre les valeurs de gauche progressistes et la liberté d’entreprendre qu’entre les valeurs de gauche et les règles immobilistes. Le libéralisme, s’il n’est pas “ultra”, peut réduire le chômage et s’il est accompagné de solidarité pour ceux qui n’y arrivent pas ou pour les bas salaires, être plus efficace que le système actuel générateur de chômage.

Electeurs déçus de tout, vous ne risquez pas tant que ça en essayant quelque chose de nouveau. Si Emmanuel Macron n’est pas au rendez-vous cela sera uniquement une déception de plus, mais au moins nous aurons essayé. Et peut-être que la domination des partis pourra être cassée au passage et permettre à la politique d’évoluer.

Pourquoi donner pour la campagne ?

Pendant les congés de Noël, Sunny Paris, un collègue entrepreneur, a écrit un article sur son soutien financier à la campagne d’Emmanuel Macron. Il y liste avec tout un tas de bonnes raisons avec lesquelles je suis en accord. Son article m’a encouragé à passer d’un soutien passif à un soutien public, et peut-être à un soutien actif si le temps le permet. J’ai donné pour la campagne car c’est important. Hors des partis majoritaires, mener une campagne demande de lever des fonds avant tout. Sans moyens, il est difficile d’être visible, surtout si certains dépassent les plafonds de dépenses de campagne.

Ludovic Dubost
Entrepreneur Open-Source

 

Propositions concernant les logiciels libres, l'open access, l'open-data, les ressources pédagogiques libres, l'économie collaborative

Propositions dans les sections non spécifiques aux modèles ouverts

Sections spécifiques aux modèles ouverts

Nouvelles Contributions au CNNum

Voici un petit résumé de mes contributions sur le site de la consultation du Conseil National du Numérique sur le numérique en France.

Nouveau modèles

Concurrence/APIs/Données

Financement

Soutien à l'innovation

Financement des logiciels libres

Europe/International

Think European for our Digital Future

I'm cross posting and translating here a contribution I made on the French CNNum (National Digital Council) consultation.

Our Industry like almost all industries in Europe, as well as our political system, has tremendous difficulties to "think european". However it is today critical that we do as in the "winner take all" markets in which we navigate, each local market is too small to help a local actor become a world wide leader and each new market that startups try to address is a new cultural challenge.

Although we face all these difficulties, each country in Europe is playing solo thinking that because the digital market is so dynamic, each country will be able to win. In the mean time the US Gorillas laugh, surf and bring the business home (more exactly to the Bahamas through Ireland !).

This is sad, because in the past Europe has been able to work out it's differences in other domains to create Airbus which is a leader in the Aeronautics, which was not an easy challenge.

Of course the "Airbus" model is probably not the right one for the digital market but this should not stop us from "thinking european" in everything we do. This is true for startups creators, established entrepreneurs, public services that help innovation or investors.

We have to create stronger European alliances and push startups to become multi-national companies. Way to many of the initiatives are local. It is almost impossible today to create a company both in France and Germany and benefit from the local programs that help innovation (and it's already hard to understand how it works in one country, imagine doing that in 27 countries and more).

We need to wake up and think european !

Considérer le numérique comme une infrastructure

Nous vivons une accélération foudroyante du développement des technologies numériques et d'Internet ainsi que de leur impact sur la société et l'économie.

La moitié des métiers actuels pourraient disparaître d'ici 20 ans (Atlantico, The Economist), et ce type de prédiction n'est pas isolée. Alors qu'il y a moins de 10 ans l'on considérait la voiture automatique comme impossible, la Google Car a maintenant réalisée de nombreux kilomètres sans causer d'accidents. Une généralisation de la voiture automatique pourrait représenter un progrès phénoménal tout en causant une déstabilisation significative des industries du transport. 

Cet exemple montre la progression des technologies d'intelligence artificielle et l'impact possible des technologies sur l'emploi.

Si les nouvelles technologies permettent aussi de générer des nouveaux emplois, il semble cependant que la vitesse à laquelle les nouvelles technologies changent le monde est tellement rapide, que les personnes impactés par ces changements ne pourront pas s'adapter assez vite.

D'autre part le contrôle de technologies disruptives à ce point par un nombre faible d'acteurs tend à consolider la richesse dans un nombre faible d'acteurs bénéficiaires de ces changements. Ceux-ci sont:

- d'un côté les financiers contrôlant les entreprises leaders de ces secteurs
- d'un autre côté les entrepreneurs visionnaires à la têtes de ces leaders ou créateurs de nouvelles entreprises innovantes
- finalement les individus ayants les capacités nécessaires à avoir des postes à responsabilités dans ces entreprises.

Laurent Alexandre dans son talk au TEDxParis, prend l'exemple de la valeur relative de la société WhatsApp, 55 employés, racheté 17Mds$ par Facebook et celle de Peugeot, 100 ans d'existence, 100000 employés, valant 12Mds$.

Comme l'a montré Piketty dans son livre "Le Capital au XXIème siècle", ces dernières années ont concentré la richesse chez les 1% voire 0,01% de plus riches comme jamais auparavant, les niveaux d'inégalités atteignant ceux du 19ème siècle en Europe.

Les changements technologiques disruptifs "big bang disruptions", combinés au contrôle financier peuvent faire atteindre des niveaux de contrôle de la technologie sans précédent par les leaders du secteur numérique. En quelques années les sociétés de la Silicon Valley ont pris le contrôle de nos téléphones mobiles (Apple, Google) qui sont devenus la porte d'entrée de nos vies numériques. 

Les investissements récents de ces acteurs et en particuliers ceux de Google montrent une volonté de ces acteurs d'être présent dans de plus en plus de secteurs:

- Voiture automatique (Google Car)
- Santé (Apple Watch)
- Robotique et Intelligence artificielle (Achat par Google de 8 pépites)
- Energie (Google Nest)
- Amazon (livraison par Drones)
- Réalité Virtuelle (Facebook - Oculus Rift, Google Glass)

Le numérique est partout ("Software is eating the world" dit Marc Andreesen) et va avoir un potentiel impact dans l'ensemble des métiers, pouvant déstabiliser toutes les industries actuelles. En plus nous n'avons encore rien vu comme l'expliquent Erik Brynjolfsson et Andrew Mac Afee dans Second Machine Age (Voir aussi le talk TED Race with the machines).

Avec l'état de la domination de la Silicon Valley sur le reste du monde en matière technologique, un rebattement des cartes de ce type ne pourra pas avoir pour effet autre que de renforcer le pouvoir de celle-ci au détriment des autres régions du monde.

Même si nous arrivions à innover et investir suffisamment pour développer des acteurs significatifs ou conserver des leaders dans les secteurs touchés par la transformation numérique, il est peut probable que nous puissions enrayer la concentration à l'oeuvre au profit des gagnants. Une particularité du secteur du numérique et une forte tendance au "Winner takes all".

Le numérique est une infrastructure de base comme le sont l’énergie ou les transports.
Sans un accès très large aux technologies innovantes numériques de façon libre et ouverte, les distorsions économiques seront significatives. 

Il est fort probable que les technologies clés, comme les infrastructures Cloud, l'intelligence artificielle, les services numériques de communication soient sous contrôle monopolistique ou oligopolistiques dans les années à venir. 

Jeremy Rifkin dans son livre "Zero Marginal Cost Society" prédit une avènement des "Commons" et de l'économie collaborative, et même si de grandes initiatives sont en marche dans ce domaine, on voit surtout des acteurs numériques privés de plus en plus puissants qui contrôlent de plus en plus les outils numériques que nous utilisons. Des technologies un jour ouvertes sont "vendues" ou "financées" et petit à petit refermées. 

Cependant nous avons besoin de pouvoir construire sur les innovations numériques une économie libre et ouverte. Il est nécessaire de garantir un fonctionnement le plus ouvert et libre de l'économie numérique, permettant une concurrence équitable et ouverte aux nouveaux entrants. 

Nous pouvons bien sûr croiser les doigts et espérer soit disposer dans le futur de quelques leaders en Europe dans le domaine numérique ou encore que la pseudo-concurrence libre actuelle soit suffisante pour que les choses aillent dans le bon sens, mais personnellement je n'y crois pas.

Pour moi il est nécessaire de considérer le numérique comme une infrastructure et de prendre des mesures significatives pour assurer la liberté d'accès et de concurrence dans ce domaine.

Quelles sont les conséquences une fois que l'on a dit cela. Concrètement cela veut dire que l'Etat doit assurer un libre accès aux connaissances et technologies numériques, et possiblement s'impliquer et s'assurer que toutes les briques de base sont disponibles afin que les entreprises et les citoyens puissent construire sur ces technologies, que ce soit pour construire des entreprises privés, des projets associatifs, ouvert ou personnels. 

Pour cela on doit protéger les acquis de "l'open" et continuer et renforcer les actions en faveur des technologies libres et ouvertes:

- Pas de brevets numériques, ce qui est le cas en Europe (mais pas aux USA), ni de combinaison de brevets incluant des technologies numériques.
- Aide par l'état des modèles d'entreprises Open (1% open proposé par WithoutModels, exemptions fiscales).
- Valoriser les critères Open Source dans les appels d'offres publics en rendant obligatoire de justifier tout recourt à un logiciel propriétaire.
- Continuation et renforcement de l'investissement par l'état dans la recherche dans le domaine des technologies numériques et publication en Open Source des briques de bases manquantes des technologies numériques du futur (Intelligence artificielle, robotique, etc..).
- Libre accès aux publications scientifiques publiés dés leur sortie de façon libre (nous en n'y sommes pas encore en France au vu de cet article).
- Garantir l'accès libre aux données et aux services par API documentées publiquement pour tout utilisateur ou client qui le souhaite et souhaite connecter un logiciel tiers.

Vous trouverez plus de propositions en ce sens sur le site de Without Models.

Vers une fin de la Propriété Intellectuelle, l'Open Source obligatoire ?

Mais il faudra probablement aller plus loin et se poser la question de la fin de propriété intellectuelle (dans le domaine du numérique), car si un temps la propriété intellectuelle a permit d'encourager la création en permettant à un créateur de "protéger" son invention afin d'avoir un revenu associé et ainsi d'avoir une incitation à créer, aujourd'hui la propriété intellectuelle est devenu un frein à la création et à la libre concurrence.

La propriété intellectuelle est un frein car on ne peut plus créer en dehors des écosystèmes actuels. Ainsi les modèles de créations doivent s'appuyer sur les systèmes existants contrôlés par des acteurs privés puissants. Les entreprises deviennent ainsi des proies faciles pour ces acteurs. Aujourd'hui vous choisissez Apple ou Google et vous obtenez une solution intégrée qui ne laisse pas beaucoup de place pour les acteurs voulant "modifier" le comportement du système, et ce malgré les App Store et le fait qu'Android soit ouvert (effectivement Google contrôle toutes les applications et les services Cloud clés dans le système Android).

La propriété intellectuelle est un frein à la libre concurrence, puisque des technologies clés sont protégées et il n'est pas possible de construire sur ces technologies sans un effort important pour rattraper le retard technologique.

Aujourd'hui la vitesse de création étant plus rapide que la capacité des individus à assimiler les changements, est-il vraiment nécessaire de favoriser la création ? Ne sera-t-elle pas largement suffisante sans ajouter une protection longue dans le temps qui donne un avantage démesuré aux leaders.

Bien entendu c'est une question complexe, car la propriété intellectuelle protège aussi les petits acteurs des grands, et le droit de "copier" risque de ne pas être suffisant, puisque le développement logiciel peut être fermé et non accessible.

Peut-être faudrait il rendre l'Open Source obligatoire, ce qui permettrait une vraie concurrence et libre accès au marché puisque de nouveaux acteurs pourraient se construire utilisant les briques développés par les acteurs leader du marché.

Évidement ce n'est pas une mince affaire même pour l'Open Source lui-même, car une portion significative du code libre à été crée par des acteurs gardant une partie de leur code privé, mais les enjeux sont significatifs, car le numérique est une infrastructure et ne pas assurer le libre accès à cette infrastructure veut effectivement dire qu'on laisse le contrôle de notre économie aux leaders technologiques.

Ce billet est aussi contribué à la consultation du CNNum.

Mes contributions à la consultation sur le numérique du CNNum

Voici un premier jeu de contributions que j'ai posté sur le site de la consultation du Conseil National du Numérique sur le numérique en France. Il ne s'agit bien sûr que d'un début et j'espère pouvoir en faire d'autres.

Financement des entreprises

Dans la section Financement des entreprises, j'ai posté une cause sur un sujet qui me tient à coeur et pour lequel j'espère faire quelques propositions.

Cause: Le Financement par le Capital Risque crée des entreprises numériques déjà vendues aux acteurs US

Le financement par le Capital Risque demande une stratégie de "sortie" à 5 ou 7 ans. Or dans le contexte actuel de la technologie, les seuls sorties sont principalement la revente à un acteur en général dominant. L'absence d'acteurs Français et Européens de taille significative réduit fortement les chances de voir les startups ainsi financées de rester Européennes.

Le cas de Daily Motion était un bon exemple de cette situation, ou aucun n'accord n'a pu être trouvé protégeant à la fois les intérêts Français et les intérêts de Yahoo (qui voulait la majorité). Comme l'on clairement signalé les acteurs du Capital Risque, le refus de vendre à lancé un mauvais signal aux investisseurs, montrant que la possibilité de revente aux USA est un argument clé pour l'investissement par Capital Risque.

Beaucoup de startups sont par ailleurs poussées à se lancer sur le marché US en priorité, en installant le centre de décision aux USA, renforçant encore plus la sortie aux USA. Souvent elles gardent des centres de R&D en France, montrant par la le bon fonctionnement des aides à l'innovation sur la partie R&D.

Le FSI donne la possibilité à l'Etat d'avoir un mot à dire pour certaines des startups dans lesquels ils sont investis, mais avec les problèmes d'interventionnisme que cela pose.

Mais l'efficacité de ces aides est alors réduite fortement si le résultat est dés le départ une startup qui finira dans un grand groupe américain, et ce même si quelques bénéfices collatéraux existeront (formation des individus, retour sur investissement qui pourra être réinvestis, nouveaux business angels qui pourront accompagner des startups). Et Surtout, ce modèle empêche toute émergence d'acteur Européen de taille significative permettant de consolider les acteurs locaux pour faire un leader mondial.

Quels mode de financement pourront éviter la fuite des startups "à priori" ? Quels sont les méthodes qui permettraient de créer des acteurs Européens de taille significative en alternative aux reventes aux leaders américains ?

Critères du MQ "Social Software": pourquoi ne pas compter les installations Open Source ?

Suite à l'article de Claude Super sur son blog et un échange sur twitter, j'ai posté le commentaire suivant que je re-poste ici:

Il est important de noter que contrairement aux années précédentes une nouvelle règle est apparue:

"excluding freemium and open-source users" et "excluding freemium and unsupported open-source users"

et que les critères de revenus ont été largement boostés: 12M$

Ceci est particulièrement "éliminatoire" pour beaucoup d’acteurs en particulier de l’Open Source. C’est très dommage d’éliminer d’entrée des acteurs:

1/ Acteurs qui peuvent avoir un bon produit mais qui n’est pas encore vendu. La case "visionaires" est ainsi particulièrement vide.. D’ailleurs j’ai de forts doutes sur ce critère de chiffre d’affaires pour les acteurs non "pure-players" qui devraient faire les critères uniquement sur la partie Social Software. Est-ce vraiment le cas ici. On ne le saura pas. Il est dommage d’avoir des critères de CA trop durs car forcement cela favorise les fournisseurs avec des produits chers. Est-ce vraiment ce que cherchent les utilisateurs ?

2/ Pour les acteurs Open Source c’est une attaque sur le modèle que de ne pas compter les installations "unsupported". La base du modèle open source est une stratégie moins marketing et plus "produit" basé sur une base installé gratuite importante et ensuite une transformation en clients "payants". En final forcement un acteur Open Source sera plus petit sur sa partie payante mais peut-être largement plus important sur sa partie gratuite, sans compter que les clients "gratuits" peuvent être supportés par d’autres acteurs (société de service, self-support avec des équipes de haut niveau, etc..). L’ajout de ce critère favorise fortement les acteurs propriétaires, or l’Open Source est de plus en plus présent dans les grandes DSI (cible principale de ces rapports). Cherchez l’erreur.

Sans compter les critiques concernant la présence des "clients" de Gartner. Il est clair que Gartner est payé des deux côtés, par les utilisateurs et par les éditeurs. Aux utilisateurs de se faire un avis sur le fait que le Gartner est objectif.

Si je suis mauvaise langue je dirais que les éditeurs avec un faible chiffre d’affaires n’intéressent pas trop le Gartner, mais la vraiment je serais mauvaise langue.

Oui ces études sont très utilisés par les DSI. Il est donc important de s’assurer qu’elle ne soit pas biaisées ou en tout cas d’informer les lecteurs sur ces biais.

A noter qu’XWiki à été dans le "quadrant" dans le passé pendant 2 ans (et nous avons même été client une année du Gartner). Aujourd’hui au vu des critères nous ne pouvons clairement pas y être. Pour être objectif, je ne pense pas que nous y serions même avec des critères plus "relax" sur le CA et plus ouvert à l’Open Source. Par contre je pense que fonctionnellement notre produit est au niveau et répond à beaucoup des besoins des entreprises dans ce domaine (même si la notion de Social Software reste floue).