Article intéressant de Loic sur le blog du WEF (et aussi sur le sien): "What if money was not the right measure of success ?"
En gros, c'est une critique de Richard Jefferson (Fondation Schwab, Cambia) de l'utilisation de l'argent comme indicateur du succès..
Le "what if" me gène un peu, car bien que l'on n'importe de plus en plus malgré nous, on le sait en Europe que l'indicateur n'est pas celui la. On dit bien "l'argent ne fait pas le bonheur". Les étudiants comme moi qui ont fait un stage en Californie sont tous revenu avec une image des américains principalement intéressés par l'argent ("how much are you making ?").
Personnelement je n'ai jamais souscrit volontairement à cette indicateur la lorsque j'ai fais mes choix. J'ai plutôt privilegié le fait de faire quelque chose qui soit un challenge (donc pas facile), qui soit utile, et qui a le potentiel d'avoir un impact sur tout le monde (ou presque).
C'est ce qui m'a attiré sur Internet en 1995 lorsque j'ai cherché mon premier emploi (j'ai compté sur les doigts d'une main les propositions d'emploi lié à Internet). Un an plus tard c'était tout une autre histoire.
Bien involontairement, il y a un lien important entre "impact important" et "argent". En effet, dés que quelque chose se developpe, rapidement du monde arrive pour en tirer profit. De l'argent y est mis (ce qui est bien car cela aide au developpement), mais ensuite on mesure case uniquement les succès en fonction de l'argent (entrée en bourse, valeur de l'action, chiffre d'affaire - parfois -, revente de la société, etc..).
C'est ce qui s'est passé avec Internet. On a porté aux nues des sites en fonction de leurs levées de fonds, reçu à la télé des entrepreneurs en fonction de leur capacité a avoir bien profité de la bulle Internet pour vendre leur société. Pendant qu'on parlait de Netscape et Yahoo, ce sont les fondateurs de Google qui preparaient la suite. Pendant qu'on parle aujourd'hui de Google, qui sont ceux dont on parlera demain ?
Mais surtout, pendant ce temps la des chercheurs sur des technologies qui auront bien plus d'impact à long terme (comme le Web Semantique), des bénévoles travaillent sur des projets qui ne passeront peut-être pas dans Les Echos ou dans Capital, mais qui ont autant voir plus d'impact sur la société.
En tout cas cet article est bien, car il montre qu'il y a un mouvement qui est en marche. Ce mouvement dit que les gens ne s'interessent pas qu'au chiffre en bas de leur compte en banque. Que partager et être reconnu pour cela et pour la qualité du travail fait aussi partie des motivations. Les clients vont petit à petit intégrer ces éléments la dans leur choix. Le monde de l'open-source montre que cela devient possible tout en gagnant très correctement sa vie, voire en la gagnant très bien..
C'est cette direction la que j'ai choisie avec XWiki, qui n'est pas dans le groupe des sociétés du libre qui gagnent leur vie, mais c'est bien la que je compte l'emmener.