Depuis le début de ma carrière j'ai été attiré par la technologie et par les possibilités apportés par l'Internet. Dés mon premier emploi j'ai voulu travailler dans ce domaine.
J'ai eu la chance depuis 1995 de participer à de grandes innovations, d'abord autour d'Internet et maintenant avec XWiki au mouvement du logiciel libre.
Internet, les Logiciels libres, les technologies ont eu un impact important sur la société. Aujourd'hui un enfant va dés son adolescence vivre dans un monde connecté. Il pourra passer des années loin de son pays en restant en contact avec celui-ci. Il pourra accéder à des ressources éducatives presque infinies. Il pourra commander n'importe quel produit en ligne et se le faire livrer. On a vu une nouvelle économie naître et prosperer. Il est possible aujourd'hui pour une entreprise de vendre dans le monde d'entier de son salon. Du côté de 'l'ancienne économie' il y a des impacts mais ceux-ci sont encore presques légérs, probablement plus lentement que ce qu'on imaginait en 1990.
Pour autant je pense qu'aujourd'hui nous n'avons encore rien vu des changements que l'innovation technologique va avoir sur la société. Les impacts sur l'ancienne économie s'accélèrent. De nouveaux modèles d'affaires continuent à emerger non seulement dans le monde des technologies mais surtout dans le monde non-technologique. Les innovations continuent à affluer et des choses qu'on ne pensait pas possible il y a 10 ans le sont dés aujourd'hui.
Récemment j'ai lu quelques livres vraiment intéressant sur ces sujets:
- Zero Marginal Cost Society de Jeremy Rifkin
- Race against the Machine et The Second Machine Age d'Eric Brynjolfsson et Andrew McAfee accessible aussi en slides sur le site de la Maison Blanche
Ces livres disent la même chose sur la technologie. Les possibilités offertent par la technologie affluent plus vite qu'on le pense et les changements sur la société et l'économie risquent d'être plus rapides que sa capacité à absorber des changements brutaux.
Pourquoi les possibilités technologiques affluent de façon accéléré ?
Les livres d'Eric Brynjolfsson et Andrew McAfee l'expliquent principalement par la loi de Moore. La loi de Moore (du nom a Gordon Moore, co-fondateur d'Intel) est une loi empiriquement vérifiée indiquant que les capacités des micro-processeurs doublent chaque dix-huit mois.
Mais l'élément important ici, est qu'un doublement génère un développement exponentiel des capacités de ces micro-processeurs et l'esprit humain à du mal à concevoir les conséquences de cette loi exponentielle:
"Kurzweil’s point is that constant doubling, reflecting exponential growth, is deceptive because it is initially unremarkable. Exponential increases initially look a lot like standard linear ones, but they’re not. As time goes by—as we move into the second half of the chessboard—exponential growth confounds our intuition and expectations. It accelerates far past linear growth, yielding Everest-sized piles of rice and computers that can accomplish previously impossible tasks."
Le "chessboard" fait ici référence à la légende du brahman Sissa qui lorsqu'il inventa le jeu d'échecs, aurait été rémunéré par le roi par un grain de riz sur la première case, le double sur la seconde, le double sur la troisième, et ainsi de suite générant par la loi exponentielle la ruine du royaume.
Les auteurs du livre font remarquer qu'avant la moitié du jeu d'échecs, la quantité de riz nécéssaire reste modeste mais que c'est par la suite que les choses se gâtent (pour le roi). Les auteurs font le parallèle avec le développement technologique. Si les capacités technologiques doublent chaque dix-huit mois et que nous n'arrivons que maintenant à la moitié du jeu d'echecs, alors nous n'avons encore rien vu.
Alors évidement, les capacités de la technologie ne sont pas seulement dues aux capacités des micro-processeurs, mais aussi aux logiciels, à la consommation énérgetique, aux algorithmes et donc aux hommes eux-mêmes. Cependant il est intéressant de voir que la quantité d'informations mise sur internet suit aussi une loi de moore, que les capacités des lignes télécomes semblent aussi la suivre. Jeremy Rifkin prétend que le captage énergétique des sources naturelles (vent, soleil) suit aussi une loi de moore. Il est important de noter que la quantité de code sous licence libre (donc réutilisable par les communautés) explose aussi, que de nouveaux logiciels se construisent sur les anciens offrant de nouvelles possibilités inespérées il y a quelques années.
Peut-être que le cycle de doublement n'est pas de 18 mois pour toutes les composantes du progrès technologique mais en tout cas il y a une accélération significative. Quelques exemples repris des livres:
En 2004 Franck Levy et Richard Murnane dans "The New Division of Labor" disaient que la conduite automobile est une activité trop complexe pour être automatisée:
"The … truck driver is processing a constant stream of [visual, aural, and tactile] information from his environment. … To program this behavior we could begin with a video camera and other sensors to capture the sensory input. But executing a left turn against oncoming traffic involves so many factors that it is hard to imagine discovering the set of rules that can replicate a driver’s behavior. … Articulating [human] knowledge and embedding it in software for all but highly structured situations are at present enormously difficult tasks. … Computers cannot easily substitute for humans in [jobs like truck driving]."
Pourtant dix ans plus tard, la voiture automatisée de Google a des résultats plutôt probant, avec des milliers d'heures de route avec comme seul deux accidents des fautes humaines. Cette vidéo est plutôt impressionnante et finalement on comprend qu'une fois le problème de la reconnaissance des objets performante, alors l'ordinateur devient supérieur à l'humain sur cette activité n'étant jamais fatigué, n'ayant aucun angle mort d'observation et une rapidité de décision supérieure.
La robotique fait des progrès considérables comme peuvent le montrer ces vidéos de trois robots humanoides ou des robots Boston Dynamics (société d'ailleurs rachetée par Google)
Alors qu'en 2000 les smartphones ne fonctionnaient pas, aujourd'hui leurs capacités en font des assistants digitaux de plus en plus performants, vous indiquant la route à suivre, répondant à vos questions (SIRI) et surtout les anticipent avec des technologies comme Google Now ou nombres d'applications vous envoyant des notifications.
Les imprimantes 3D sont encore balbutiantes, mais les progrès sont considérables puisque des imprimantes de moins de 1000 Euros peuvent vous faire sortir des petits objets dont les plans sont libres. Les premières versions d'imprimantes qui s'impriment elle-mêmes sont disponibles.
Mais le plus important n'est pas tant les progrès technologique eux mêmes qui prendront encore quelques années pour se finaliser et pour nous apporter de nouvelles innovations, que les conséquences des technologies déjà existantes ou de celles qui vont arriver sur le marché rapidement.
Je veux parler ici de l'emergence de l'économie collaborative, qui est bien sûr un sujet qui me tiens à coeur, travaillant dans le logiciel libre depuis 10 ans. Le logiciel libre est d'ailleurs le domaine ou l'on a le plus de recul sur les modèles de fonctionnements "libres" et il est intéressant de voir aujourd'hui ces modèles s'appliquer au dela du logiciel. Nous voyons emerger ces modèles dans les domaines aussi variés que:
- l'échange de connaissance avec Wikipedia bien sûr, mais maintenant avec les MOOCs
- l'impression 3D, ou le maker movement est un vrai leader, avec les FabLabs et les plans librement disponibles sur Internet
- l'échange de moyens de transports (co-voiturage, taxi personnels, prêt de voiture)
- l'échange d'appartement
- l'échange de compétence avec les bourses de temps
Sur ce sujet le reportage "Global Partage" sur Canal Plus est passionant et plein d'exemples tous aussi surprenant les uns que les autres, et ce même pour un "croyant" des mécanismes collaboratifs. Peut-être suis-je surpris qu'une vague arrive si tôt.
L'Internet est un outil phénoménal d'optimisation des échanges entre individus et ces échanges peuvent maintenant être mondiaux, permettant y compris l'échange non commercial.
Si on va plus loin et on applique ces modèles et ces innovations aux domaines pour lesquels les innovations technologiques ne sont pas encore finalisés, on peut imaginer des changements structurant pour la société et aussi pour l'économie.
Imaginons une seconde le scénario de science fiction suivant:
- Imaginons que la voiture automatique soit finalisés.
- Imaginons ensuite que Google mettre cette technologie en Open Source (comme Android) ou que le mouvement Open Source lui-même maîtrise cette technologie.
- Imaginons ensuite que les "Wikispeeder" (mouvement qui développe une voiture à fabriquer soi-même) maîtrise cette technologie.
- Imaginons ensuite que les imprimantes 3D soient suffisement évoluer pour fabriquer les pièces de ces voitures.
- Imaginons ensuite que les imprimantes 3D puissent faire cela à base de matériaux recyclables.
- Imaginons ensuite que cette voiture fonctionne avec de l'énergie renouvelable (à base de batteries ou de pile à combustible)
- Imaginons ensuite qu'une éolienne puisse produire l'energie de cette voiture.
- Imaginong finalement que cette éolienne puisse elle-même être fabriqué collaborativement.
Evidement il y a beaucoup de si, mais en même temps beaucoup de signes que ces technologies sont bien plus proches que l'on ne pense. Le résultat ici serait une voiture automatique presque gratuite à fabriquer et presque gratuite à faire fonctionner.
Les conséquences sociétales et économiques d'une telle innovation sont gigantesques. D'un côté il s'agit d'un progrès social phénoménal puisque le transport pourrait être quasiment gratuit, et donc aussi les livraisons. On peut imaginer recevoir une livraison "gratuite" d'un produit fabriqué dans l'atelier d'imprimante 3D le plus proche. En même temps on peut imaginer un impact économique significatif. La fabrication de voiture est déjà un métier en crise avec environ 750000 employés pour la fabrication et 65000 taxis et VTC. Quel impact d'une telle technologie sur l'emploi.
Cela nous emmènes au sujet du livre d'Eric Brynjolfsson et Andrew McAfee qui pensent que l'homme est en train de perdre la course contre la machine. Les indicateurs économiques depuis la crise de 2008 ont montrés après la crise une hausse du chomage du aux licenciements suite à la crise, mais ensuite une reprise économique sans emplois. Selon eux, la séparation entre la courbe de croissance économique et la courbe de l'emploi est du à l'accélération de l'automatisation et de l'informatisation de l'économie. Si dans le passé la part de la population travaillant la terre est passée de 50% à aujourd'hui 2%, cela c'est passé en largement plus de 100 années alors qu'aujourd'hui le changement qui s'opère est bien plus rapide et plus profond que la changement qui a eu lieu dans le passé.
En 1930 Keynes prédisait déjà la fin du travail du au "technological unemployment". On voit en effet que l'automatisation n'épargne pas beaucoup de métier et aujourd'hui une nouvelle population est en train d'émerger "le digital 1%". Ceux qui travaillent dans la technologie et maîtrise ces technologies sont hyper demandés, tandis que ceux qui ne le sont pas voient leur tâches automatisés et remplacés et le marché de l'emploi bien plus tendu.
Jeremy Grifin prédit à l'horizon 2050, une eclipse du capitalisme pas les modèles communautaires (économie collaborative, coopératives, logiciels libres, etc..) avec cependant une cohabitation avec le modèle capitaliste.
Je suis globalement d'accord avec ce que est dis dans ces livres, mêmes s'il n'est pas clair si l'energie gratuite est vraiment si proche que cela et si il faudra encore beaucoup de temps pour toutes ces technologies pour être finalisées, et qu'il y a peut-être une sous-estimation des coût de R&D et donc de l'importance de l'investissement et de la propriété.
Cependant je suis convaincu aujourd'hui que la technologie si d'un côté offre des opportunités fabuleuses de réduire les inégalités par l'éducation et les opportunités offertes grace à Internet, d'un autre côté est un outil d'optimisation et d'automatisation du travail largement utilisé par les grands groupes pour augmenter les résultats financier au détriment de l'emploi. J'adhère totalement à la thèse du "wWnners take all" qu'on retrouve dans les deux livres et aussi d'ailleurs dans le livre de Thomas Piketty "Le capital au XXIe siècle". Aujourd'hui et en particulier dans la technologie ceux qui maîtrise l'innovation emportent tout sur leur passage. Google et Facebook l'ont d'ailleurs bien compris et on leur chéquier en main quand il s'agit d'acheter toutes les innovations de rupture qu'ils voient passer devant eux. Les gains de productivité apportés par la technologie ne peuvent pas tout du moins à court terme être compensé par la destruction créatrice. En ce moment c'est la destructions et seuls les meilleurs peuvent crées car seuls les meilleurs sont prêts pour des changements aussi rapides.
Par ailleurs je ne suis pas aussi optimiste que Jeremy Rifkin sur la dominatation de l'économie collaborative sur le modèle capitaliste. Le système est largement contrôlé (médias, politique, detention des biens) par les leaders du modèle capitaliste. La quantité de capital accumulé est significative et la nature à horreur du vide. Les leaders sont à l'affut des innovations issues de l'économmie collaborative. Il faut voir comment actuellement les artistes qui percent sur YouTube sont "rattrapés" par les producteurs traditionnels. Ayant beaucoup d'argent, les acteurs du modèle capitalistes ont les moyens de racheter les succès du modèle collaboratif, ralentissant la mutation et prenant le contrôle d'innovation qui devraient être plutôt partagées. Ce mecanisme est par exemple à l'oeuvre dans le logiciel libre ou nombre d'innovation sont racheté et mis dans le domaine privé.
Travaillant dans l'Open Source depuis maintenant 10 ans, je suis très sensibles à l'importance du modèle libre par rapport au modèle propriétaire. Les innovations de rupture doivent être accessibles au plus grand nombre (donc libres). Je suis convaincu aujourd'hui que les brevets sont inutiles et ne favorisent pas l'innovation mais bien au contraire la ralentisse en concentrant l'innovation dans les mains des gagnants.
Heureusement l'Open Source et l'économie collaborative est un mouvement puissant, car porté par le nombre face aux "gagnants". L'histoire à montré que dés qu'un gagnant est en place sur un marché important, un challenger Open Source est mise en place et les "perdants" mettent leurs moyens seul ou en commun pour développer ce challenger. Android est un bon exemple, puisque même Google qui aurait pu décider de faire cavalier seul (comme il le fait sur la plupart des autres technologies) à décidé de mettre Android en Open Source et ainsi à fait alliance avec Samsung et beaucoup d'autres acteurs. Le résultat est qu'en quelques années la domination d'Apple à été renversée.
Je pense que sauf si les brevets donne la possibilité d'empêcher cela, il y aura sur toutes les innovations des options "libres" qui seront ensuite portés et utilisées par les communautés. Mais le monde collaboratif est aussi innovant et leader sur plusieurs domaines comme par exemple les imprimantes 3D ou les plateformes connectées avec Arduino par exemple. Cependant il est important de protéger les leaders de l'économmie collaborative en particulier ceux ancrés sur le marchés européens afin qu'ils restent des leaders bien ancré dans le modèle collaboratif et non récupérés et transformés en acteurs non libres.
Cependant il est important en particulier au niveau gouvernemental à préparer notre pays à ces mutations dues aux technologies, à nous positionner sur ces marchés et à favoriser les modèles communautaires et les licences libres qui sont ceux qui pourront le plus apporter des bénéfices à la collectivités en particulier pour ceux qui n'auront pas accès aux emplois qui restent dans des grands groupes leaders. Il faut aussi, comme l'indiquent les auteurs de "Race against the machine" de favoriser les micros-entreprises, les coopératives et les modèles communautaires (comme par exemple s'en est félicité AirBNB pour la recente loi Française clarifiant que tu peux louer ton appartement temporairement si tu vis dedans). Il faut bien évidement mettre la paquet sur l'éducation et en particulier la maîtrise de la technologie car s'il y a une chose plus efficace qu'une machine, c'est une machine contrôlée par un humain qui sait en tirer le meilleur. On voit par exemple la guerre que mènent les Taxis contre Uber ralentissant une mutation inevitable. On peut bien entendu comprendre la peur et le problème que pose le fait que les Taxis doivent "acheter" leur plaque pour finalement se retrouver dans un marché concurrentiel, mais la France ne pourra pas être un leader dans l'économie collaborative si nous refusons une évolution inevitable et pourtant porteuse de progrès social. Nous devons cependant accompagner ces changements et par l'éducation, la reconversion, l'apprentissage des nouvelles technologies, le micro-entrepreriat, aider les plus en difficulter à maîtriser la technologie pour leur bénéfice.
Aussi, le domaine public doit s'impliquer dans l'innovation technologique pour en faire profiter le plus grand nombre. Nous pouvons faire meilleur usage de nos fonctionnaires devenus obsolete par l'automatisation, afin d'accompagner et faire profiter le plus grand nombre des bénéfices de la technologie. Si le coût marginal s'approche de zéro et que nous avons réussi à garder la technologie dans le domaine public, il devient possible d'investir au niveau public pour utiliser la technologie pour créer des biens pour le public. Sponsoriser les FabLabs par exemple, les espaces de co-working, les incubateurs (comme c'est déjà le cas), favoriser les coopératives sont toutes de bonnes actions à multiplier.
Pour finir, je pense que les développeurs dont je fais partie ont une responsabilité particulière. Quand on travaille dans la technologie, ont à une chance toute particulière, c'est qu'on navigue dans un des marchés de l'emploi le plus porteur. Il n'y a pas beaucoup de développeurs compétents au chômage et ce malgré un nombre de développeurs offshore grandissant. Le besoin en ingénieur est tellement important qu'il compense largement la compétition des pays à bas coûts. Aujourd'hui un informaticien qui à du talent à le choix, et pour faire ces choix il peut arbitrer entre revenu, risque, plaisir, confort, utilisé, intérêt technologique et sociétal. Quand j'ai choisi le logiciel libre et le Wiki comme domaine j'ai choisi l'intérêt technologique de l'intérêt de l'usage, ainsi que la large diffusion plutôt que le revenu. Quand XWiki SAS à décidé de ne pas prendre d'investisseurs et de rester indépendant et d'être 100% Open Source, nous avons choisi de participer à l'économie collaborative de façon durable plutôt qu'un modèle allant forcement vers une revente au plus offrant et probablement une fermeture du logiciel. C'est aussi un choix d'avenir permettant au logiciel de continuer à se développer et d'avoir une plus grande utilité sociale. J'approuve Tariq Krim qui dans son interview sur les "Cast Codeurs" dit "je ne critique pas ce choix de vie [aller travailler dans une banque], mais quand on a un talent extraordinaire il faut en faire profiter les autres".
Si vous êtes compétents en technologie, pensez d'abord à faire bénéficier aux plus grand nombre de votre talent avant de penser au revenu. Chez XWiki nous voyons les revenus comme un moyen de faire plus, avant de le voir comme un revenu à se mettre dans la poche. C'est pour cela que nous faisons de l'Open Source et quand par exemple nous voyons notre logiciel utilisé pour mettre en contact et permettre l'entre-aide entre parents d'enfants malades d'une maladie orpheline, alors forcement on se dit qu'on a pas gâché nos talents.